La force tranquille est devant vous
Ségolène Royal a résumé son programme en l'opposant à celui de Nicolas Sarkozy lundi à Nantes, assurant que "la force tranquille est là, devant vous" à six jours du premier tour de l'élection présidentielle.
"Dans cette dernière ligne droite, les Français vont choisir je le sais avec sérieux, avec intelligence, avec conscience, projet contre projet", a déclaré la candidate du PS devant 9.000 personnes réunies au Zénith de Nantes.
A ceux qui hésiteraient à porter une femme à l'Elysée, "je leur dis 'ayez cette audace, vous ne le regretterez pas parce que le changement paisible, harmonieux, la force tranquille elle est là, devant vous'", a ajouté la présidente de Poitou-Charentes.
La "force tranquille" était le slogan de François Mitterrand lors de son élection en 1981, la première d'un candidat socialiste sous la Ve République. Le candidat Mitterrand avait tenu son dernier meeting à Nantes.
"Je compte sur vous, vous avez entre vos mains la responsabilité de dessiner le visage de la France de demain", a-t-elle expliqué.
"J'AI CONFIANCE"
Alternant les "moi je vous propose" et les "je veux", Ségolène Royal a répété ses propositions en les plaçant en miroir de celles qu'elle prête à son adversaire de l'UMP.
"D'un côté, la brutalité, et moi je vous propose de réformer sans brutaliser la France", a-t-elle ainsi expliqué.
"Je vous propose que les valeurs boursières soient toujours derrière les valeurs humaines, de renforcer les solidarités et de les réconcilier avec les libertés individuelles et l'efficacité économique, de tourner le dos au communautarisme et de défendre une République une, laïque et indivisible, de lutter contre toutes les formes de discriminations", a déclaré Ségolène Royal.
"Je veux que l'ordre juste remplace les désordres injustes, que la loi du plus juste remplace la loi du plus fort, je veux une France qui cesse de dresser les Français les uns contre les autres", a-t-elle ajouté.
Toujours devancée par Nicolas Sarkozy dans les sondages, elle a reconnu que "la bataille est difficile parce qu'il y a tant de déformations, tant de mensonges, tant de propos édulcorés".
Devant une foule enthousiaste d'où émergeaient de nombreux drapeaux bleu-blanc-rouge et ceux, rouge et blanc, du Mouvement des jeunes socialistes, elle a toutefois déclaré deux fois : "J'ai confiance". (reuters)